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Le festival Billie’s Craft Beer s’est tenu les 2 et 3 décembre derniers à Anvers, pour une première édition sensationnelle. Coline, notre super reporter spécialement dépêchée pour l’occasion, vous fait revivre ce festival comme si vous y étiez…
À l’origine du projet se cachent deux figures bien connues des amateurs de bières anversois. Le Billie’s Beer Kafétéria est un bar à bières réputé pour sa carte riche et variée, son ambiance bon enfant et sa mascotte à 4 pattes (un bulldog français prénommé Billie). Le Billie’s s’est associé à son complice de longue date, HopisHop, spécialisé dans l’événementiel et l’organisation de dégustations. Ensemble, ils rêvaient de créer un festival à leur image : à la fois pointu et détendu, avec un objectif simple, le partage.
Au programme de ce Billie’s festival, une cinquantaine de brasseries belges (Brasserie de la Senne, De Dochter, Brussel Beer Project) et internationales (les américains de Voodoo Brewery, la très british Buxton Brewery et la brasserie estonienne Pohjala) pour environ 400 bières en dégustation.
Voilà qui annonçait la couleur ! Au « pays de la bière » où les événements ne manquent pas, et avec une entrée à 63 euros par jour, c’était un joli pari que de réunir autant de (beau) monde.
Plongée en festival belge
Par un froid de canard, il m’a d’abord fallu rejoindre les docks d’Anvers reconvertis en salle de congrès à l’occasion du festival. Aussitôt arrivée aux portes, je suis accueillie par une troupe de joyeux amoureux de la bière et par les odeurs des food-trucks conviés à la fête.
Une galette falafel plus tard, réconfortée par l’ambiance et les chauffages d’extérieur, me voici dans l’antre de Billie. L’hôtesse d’accueil me félicite : « D’abord manger, ensuite boire, bien vu ! ». Le ton est donné : la soirée sera bercée de sympathie et d’humour.
Je découvre le public déjà dense. Des amateurs passionnés, principalement belges, des curieux, beaucoup d’hommes mais aussi quelques jeunes femmes qui prennent des notes sur les grandes tables installées de chaque côté du hall. Une majorité de trentenaires, parfois accompagnés de leurs chiens, vont et viennent autour des stands en levant les yeux vers les ardoises des différentes brasseries. À l’arrière-plan, des centaines de fûts attendent sagement leur heure.
Si l’on se perd au début à vouloir tout goûter, on se rappelle bien vite… Qu’il y a un timing à respecter ! La demie-journée est divisée en deux créneaux, durant lesquels chacun des 50 brasseurs présentera deux bières de son choix. C’est le moment de ressortir les fiches astucieusement publiées par l’organisation au cours du dernier mois !
Chacun se dirige vers ses favoris, tend son verre (offert par la maison, il contient 8 cl, afin de privilégier la dégustation), hume, goûte, discute de la recette, confronte ses ressentis, et griffonne quelques mots pour se rappeler de la spécificité de chaque expérimentation.
Besoin d’une pause ? Tout est prévu : bouteilles d’eau distribuées à volonté, stand de jeux, salon détente, boutiques de bières bouteilles et de T-shirts, DJ, et même tatoueur. En ce qui concerne la carte des bières, les amateurs nagent en plein bonheur : presque toutes les brasseries présentes annoncent une bière créée spécifiquement pour l’occasion…
Mon coup de coeur du festival : Sori Brewing
Chez Sori Brewing, on dévoile par exemple la Window Weather. Ces désormais très célèbres Finlandais ont décidément un grain de folie. Ils ont quitté leur pays natal pour monter leur brasserie en Estonie. Depuis 2013, ils ne cessent de surprendre par leur inventivité et la qualité de leurs recettes. “Serious beer for not so Serious People“, un credo qui leur colle parfaitement à la peau.
Dans cette collaboration avec les Islandais de Borg et les Estoniens de Tanker, ils proposent une Rye Wine Oak Aged (comprendre une bière au seigle vieillie en fût de chêne) brassée avec pas moins de 40% de seigle !
Le résultat est inédit : une bière d’un bel ambré, légèrement liquoreuse, qui dégage des arômes forts de céréales et de caramel. Ronde et douce en bouche, elle donne la sensation de croquer le grain. Un vrai nectar !
Pour ceux qui resteraient sur leur faim, l’ardoise de Sori affiche également… La Dark Humor Club Hot Chocolate : un Imperial Stout vieilli en fût de Sherry pour les dimanches au coin du feu où se mêlent cacao, café au lait, fruits noirs et note de réglisse. La Delirious, une Imperial IPA juicy explosive en houblons fruités. Et la Midsummer Melancholy Barrel Aged, une collaboration AF Brew, une Imperial Baltic Porter aux accents pralinés !
Du côté de Only Child Brewery
Plus discrets, les brasseurs illinois de Only Child font pourtant la surprise. Avec leur Gray Area #4, ils me font goûter une Vienna Lager vieillie en fût de Bourbon, douce et ambrée. Son originalité tient à l’ajout de noix de pécan au cinquième mois de vieillissement en fût.
Celles-ci macèrent juste assez longtemps pour apporter à la bière des notes prononcées de noix sucrées au nez et en bouche, sans lui conférer ses propriétés huileuses !
Dans un tout autre style, leur très intéressante Don’t tell Mom the Baby Citra’s Dead est quant à elle une Double IPA façon dessert, infusée à l’orange sanguine. Une belle robe orange, une acidité qui monte au nez, un panel de saveurs allant des fruits jaunes à l’aigre-doux du pamplemousse, en passant par des notes de malt. Une Imperial IPA au seigle et une Kölsch-style viennent parfaire le tableau.
LA bière à retenir du Billie’s festival
Le festival Billie’s Craft Beer peut décidément être fier de ses choix. Une recette qui n’aurait pu fonctionner sans la présence de brasseurs heureux de partager leur expérience et désireux d’attiser la curiosité du public, avec des pépites dont chacun se souviendra.
Au hasard des stands, j’ai pu par exemple faire de petits écarts en goûtant le Sparkling Saké de Nogne, un saké au riz d’Okinawa (oxygéné pour lui conférer de fines bulles) ou encore les excellents hydromels de Superstition, qui présentait également son Blueberry Spaceship Box, leur cidre star, élu meilleur cidre du monde. Rien que ça !
S’il me fallait n’en retenir qu’une, la mention spéciale reviendrait pour cette 1ère édition à l’excellente Bourbonic Plague de Cascade Brewing, une Sour Porter complexe, vieillie en fût de chêne.
Sa jolie robe brune et sa fine mousse beige dégagent d’abord au nez des notes de bourbon et de vin rouge, tandis que se développent en bouche des arômes variés et très puissants. Accents aigrelets de tarte aux fruits noirs (griottes, prunes), de malt, d’épices, et de bourbon très présent qui enveloppe le palais en fin de bouche. Un dessert bien mérité après cette journée riche en émotion !
Si, comme Coline, vous a-do-rez les bières noires, nous vous avons sélectionnés 6 petites mousses sombres comme l’ébène, que vous pouvez commander directement en cliquant sur le lien ci-dessous !
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