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N’en déplaise aux chasseurs, la Kwak bière n’a aucun rapport avec les canards, les oies sauvages, les ornithorynques ni aucun autre gibier nasillard de la sorte. Point du tout ! Aujourd’hui on vous emmène en Flandres, à l’époque des diligences à la rencontre d’un aubergiste et brasseur de génie nommé Pauwel. Vous découvrirez toutes les raisons qui font que la Kwak concours à la renommée internationale des bières belges spéciales. Fouette cocher !
Sommaire
La bière Kwak, une Ale au sommet de son art
La Kwak est une bière belge ambrée mythique titrant 8,4° d’alcool. Elle appartient à la magnifique famille des bières belges spéciales ou de façon plus générique aux ales, c’est à dire des bière de fermentation haute. Mais qu’est-ce que la fermentation haute me demanderont certains ? La question est essentielle pour parfaitement cerner la Kwak et saisir toutes les subtilités de ses arômes complexes et fruités.
La fermentation haute est obtenue par une levure particulière dite “haute” car en fin d’action elle va migrer vers le haut de la cuve alors que les autres vont avoir tendance à plonger. Egalement, on la surnomme ainsi car elle va agir à haute température : 20°C, là où les bière de fermentation basse (lager) auront besoin de 10/15°C.
Cette levure de fermentation haute (ou levure ale) va agir jusqu’à épuiser le glucose, le transformant allègrement en alcool ! Et pour parfaire le tout, notons que cette levure ale a le super pouvoir de continuer à agir après avoir fini de digérer les sucres… permettant alors à tous ses arômes de se développer au sein du précieux breuvage !
A l'oeil, la Kwak bénéficie d’une robe d'un bronze profond et d’une mousse crémeuse. On retrouve au nez le malt des bières ambrées, des soupçons d’épices et de levure et des touches fruitées de banane et d’agrumes. Ces saveurs sont aussi présentes en bouche, surtout le malt caramélisé – ainsi que des notes de noix et de prunes. Et l’amertume, qui éclate vraiment sur la finale. Une bière ronde et authentique, Kwak on en dise !
La Kwak, une bière de tradition belge emblématique
Fin du XVIIIè siècle, la révolution brabançonne a bouté les Autrichiens hors de Flandres, et a fondé les États-Belgiques-Unis. Puis l’Autriche revient, puis la jeune République française qui annexe tout ! Toujours est-il que, dans ces temps troublés, un passionné de bière tient une auberge en Flandre Orientale, Le Cor, dans la ville de Termonde (à peu près au centre géographique de la future Belgique). Il se nomme Pauwel Kwak et produit une bière particulière…
La brasserie Bosteels s’installe à 10km de là, à la même époque. Mais il faudra attendre l’aube des années 1970 pour que l’entreprise familiale décide de rendre hommage au fameux Pauwel Kwak. Visant la qualité plutôt que la quantité, elle produit une magnifique bière qu’elle nomme tout naturellement Kwak ! C’est cette démarche qualitative qui explique aussi qu’elle n’ait que deux autres bières à son répertoire : la DeuS Brut des Flandres et la blonde Tripel Karmeliet, elle aussi inspirée d’une longue histoire.
Pourquoi appelle-t'on la Kwak "bière du cocher" ?
La Kwak a une particularité : son verre. Mais revenons au brave Pauwel Kwak. Son auberge était située sur la route entre les riches villes de Malines et de Gand. Toute la journée des cochers y passaient, portant lettres et personnes. Les passagers réclamaient un arrêt à l’auberge de Termonde, pour rincer leur gorge de la bonne bière de Kwak – mais les cochers, eux, n’avaient pas le droit de descendre de leur diligence. Boire ou conduire, il faut choisir !
En réponse à ce dilemme, Pauwel Kwak invente un verre spécial qui s’accroche au siège du conducteur… pour que le cocher puisse lui-aussi étancher sa soif en toute ergonomie ! De nos jours, cette invention est restée une véritable marque de fabrique.
Pour le meilleur des effets, la Kwak est toujours servie dans son verre du cocher, à fond bombé et ressemblant à un sablier. En plus de brasser une excellente bière, l’aubergiste visionnaire avait donné une identité remarquable à son produit. Décidément, ce Pauwel avait tout compris !
Pour conclure, la rédac’ vous offre un intermède poétique…
La Kwak : quand tu te sens comme un sac en plastique, c’est un meilleur remontant que se donner des claques. Retrouve le sourire, même si le cours de chaque jour vient casser ton cocon de confort ! Quand ton copain est patraque, quand ta copine est maniaque, quand ta femme est cocue. Quand la BAC te matraque, quand ton patron est con et tes parents réac. Quand tu soupçonnes un couic, que le monde t’arnaque – ta vie est un play-back, ton avenir un cul-de-sac, ton lit un clic-clac. Quand Patrick ton quokka coquin caquète comme un canard tchèque ou slovaque… Quoi qu’il en soit, dans ces cas-là : contre-attaque ! Sors de ta coquille, tends la patte au tac au tac : que trouves-tu qui te dit toujours coucou au coin de ton bivouac ? …Karrément ! Une Kwak !
La bière belge en général
L’histoire de bières belges célèbres
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